Tes cheveux ondulés Que tant et tant de fois j'ai Lissées Ondulent
Ton nez cassé Où se posent tes lunettes Cachent tes beaux yeux Ronds
J'aimerais t'en dire Des paroles ouvrent Un champ
Et ta voix à l'accent Suave Traîne comme ta main Sur la mienne
Les baiser effleurent Ma peau Tes baisers mes baisers Affleurent
C'est ainsi que l'on s'aime Bouches où souffles Soufflent Le matin au réveil Bouches ou soufflent Souffles
Quand ne s'accordent nos voix Sommeillent nos coeurs S'éveillent nos coeurs Nos voix se taisent
Tu rêves de navires D'îles aux gens à la Peau jaune Tu rêves de ma joie Où l'île c'est toi
Quand je n'arrives pas à dormir je ne Compte pas les moutons Tes mots de perles Me servent à m'endormir
Je te surprends rarement à chanter Parfois à siffloter Parfois nous avons dansé Tard dans la nuit
Ton corps, ta voix Denses Danse mon corps Ma voix
Si par chagrin de mon côté Je me tourne Enlace-moi dans notre sommeil Jusqu'au matin où je me trouve Tournée, tête posée sur ton épaule
Si par chagrin tu te tournes Laisse ma main chercher Par delà l'épreuve Ta main
Et si l'épreuve s'acharne Qu'elle soit fardeau porté A deux
Par delà les mots Par delà la connivence L'épreuve s'acharne Que jamais elle ne nous Sépare
Quand la douleur s'acharne Quand elle enlève les mots Quand elle éteint les yeux Que jamais elle ne nous sépare
Dans un lourd silence La croyance Dans un lourd silence Notre amour, notre croyance
Il n'y a pas de berceau Ce ne sont pas les cris D'un bébé Qui nous font sursauter
Pensons aux neveux disait Descartes Qui avait le sens des Générations
Si ton sourire ne calme Mon angoisse Si ton sourire ne calme Je ne pense qu'à te retrouver
Je doute. Tout n'est que Cauchemar Je doute de tout événement Mais ne vacillent l'amour Que je te portes ni mon humanisme
Nous avons trouvé une petite chatte Mistounette Si mignonne, si attendrissante, si Aimante
Tous les trois la nuit Comme sur un bateau ivre Nous hissons nos voiles Sous un ciel sans rêve car L'épreuve s'acharne, s'acharne
Depuis tant d'années Je n'ai que l'instant Pour m'appuyer
Si un jour je m'éveille Encore Avec des jours et des jours D'avance Alors ce sera pour t'aimer et t'aimer Encore
Pour parler, écrire, lire Des jours, des mois, des années D'avance Pour parler, écrire, lire
Et s'il me vient de Danser, chanter et boire Accorde-moi tes pas Mon amour
Et s'il me vient dans ces jours Des larmes mon amour Que mon âme ferme Me ramène à toi
Les dés sont jetés, les deuils sont faits Pas d'enfant Et peut-être pas d'amis Mais toi, toi tu es à moi
Et cela Ton corps, tes mots d'esprit Toi Et cela est extraordinaire
Toi et tes richesses Ton corps tes mots d'esprit Ton travail, tes richesses
J'aimerais avoir autant à t'offrir Cloîtrée dans mon mur de silence Tu me dis je t'aime J'aimerais avoir autant à t'offrir
Me révolter Rebelle Quand la transparence de l'angoisse Transperce et cloue Mon être
Un sursaut d'éveil Je me regarde geignante La douleur a laissé mon intellectualité Endormie
Amoindrie A chaque fois Plus amoindrie
Plus fort, plus fort Même amoindrie Penser à toi plus fort
Quand on n'a plus mal Quand cela fait silence et que L'on a ses mots Se tourner vers celui qu'on aime
Ensuite peut-être une page d'écriture Ou un livre facile à lire Ensuite Un jour, des jours, peut-être des années
Peut-être la rencontre de nos sourires peut-être des échanges intellectuels Aussi, bien sûr, l'amour physique Peut-être des années
Et la richesse en plus Un ami, une amie Et la richesse en plus Du travail bien fait
Sur notre chemin Des amis, du travail bien fait Peut-être l'eau d'une rivière Bien fraîche pour s'y baigner
Aujourd'hui ne manque pas de richesse La plume en main Ton arrivée retardée mais tes mots au téléphone Pourtant une anxiété même plume en main
Quand mon esprit ne sait plus Le passé Même ce que j'ai fait le matin Et qu'en un éclair je vois ma déchéance...
Mais aujourd'hui ne manque pas de richesse Ni hier non plus, lecture j'aimerais que tout à l'heure On se serre dans les bras
Des souvenirs parfois du passé Un couple charmant avec bébé Si jeune Et nous si jeunes encore
Déjà le poids du passé Nous ne sommes pas encore vieux Pourtant Beaux souvenirs de nage jusqu'aux rochers
Des amis lointains ne font plus signe C'était si difficile leurs sarcasmes Je ne sais qu'en penser Des amis lointains nous laissent tomber
D'autres presque perdus de vue On ne cherche pas à les revoir Le hasard nous laissant croiser Dans les grandes avenues
Mais mon grand amour est toujours là Petite Mistounette est survenue Restent aussi les rares bonjours aux passants
Le matin je vais au bar Personne ne me parle Pourtant tous les matins Je vais au bar
J'aimerais un jour Revoir avec toi la campagne J'aimerais un jour Etre sereine à nouveau
Tu n'as pas de regrets mon amour Tu m'aimes, tu es sûr Tu ne veux m'abandonner mon amour Je t'aime et j'en suis sûre
Mon regret mon amour Tant d'années de souffrance J'aurais aimé nous offrir mon amour Tant d'années de joie
Combien tu es loin ma correspondante Combien sont peut-être plus faciles nos mots Combien tu es loin ma correspondante Combien est peut-être plus facile d'être ensemble
Vois-tu, ici on ne me voit pas A part celui que j'aime et ma Mistounette qui miaule pour manger Vois-tu, ici on ne me voit pas A part celui que j'aime et ma Mistounette qui miaule pour manger
La solitude ne me gène pas pourvu Que je sente les autres vivre La solitude ne me gène pas quand J'arrive à écrire ou lire un livre
Parfois l'on est loin l'un près de l'autre parfois me tire l'angoisse M'enlevant tout poids et ta voix Parfois si près et si loin L'angoisse s'étire
Puis une lourdeur s'installe Creusant le vide La pensée éteinte On se sent trivial
Quelque chose est éteint Même dans votre regard Et si parfois l'on sourit On se sent grimaçant
D'autres fois dans un moment de répit Pour consoler on se sent souriant Mais l'ami dans un regard affolé Demande : « Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ? »
La psychanalyse que l'on croyait Remuante à souhait
La psychanalyse que l'on croyait, là où l'on allait Chercher et trouver Dans les plus mauvais jours j'ai peur que Mon angoisse monte La psychanalyse dans les plus beaux jours J'y radote avec grande anxiété
Le soir est arrivé j'ai fermé les volets Le soir est arrivé sans que mon anxiété Disparaisse Mais si elle disparaissait ce serait peut-être Pire Et puis pour une fois j'ai un stylo en main
Voici que j'avais du mal à voir Voici que l'angoisse monte Voici que le son de la radio s'est élevé Et un bruit strident en sort
Les meubles craquent Ma pensée n'ose aller vers toi mon amour Comme si je pouvais te gêner Tu es ailleurs dans le centre ville Tu dois me ramener un livre
Je sais que je suis chez moi J'y habite depuis tant d'années Pourtant je n'ose me mettre à l'aise C'est physique
Penser à ta venue Penser que je serai bien à me serrer contre toi Penser à autre chose Qu'à ces bruits dont je ne sais d'où ils peuvent venir
Mais peut-être tu vas vouloir de suite Me parler Tes mots alors martèlent Je n'y comprends rien et Pourtant tes mots me font mal
Mais pourquoi vouloir raconter Au plus près Je t'aime, je ne te le dis pas assez Tu m'aimes et je le sais
Le jeune homme que j'ai rencontré un jour Toi mon amour Combien Tant de souhaits alors
Ma petite chatte se tranquillise Elle paraissait énervée Mistounette m'apprend elle aussi La patience
Qu'est-ce qu'une saison ? Je sais encore ce qu'est un jour Mais de la saison Je ne connais que les désavantages
Je m'accroche aux frissons D'automne Je m'accroche pour survivre Pour que l'on survive
Et quand je fais bouillir de l'eau Pour le café Je ralentis mon geste Pour que survive le monde
Je voudrais communier Communier Avec tous les humains De la terre
Mes mains tiennent la table Comme elles tiendraient Les astres
Aucune merveille C'est glacial De tenir les astres Et je tremble
Les livres anciens je frémis La fable La fable dans la réalité La réalité dans la fable
« Il y aura beaucoup d'appelés Pour peu d'élus » Et d'autres n'envisageaient Que l'enfer
Mais ici, vivante Ici sur terre La réalité est un enfer L'enfer est dans la réalité
Un homme, Bouddha a dit La suite, je ne la dis ni ne la sais Mais moi vivante je dis Ma réalité est un enfer
Quand je tranche un bout de pain Je ne fais pas la croix C'est de voir manger l'autre Qu'est ma force
Sans que je ne sache d'où Il venait Sans que je ne sache quand Le mal se dévidait
Il tombait Sans que je ne sache réparer Cela tombait Sans que je ne sache me préserver
Muscles, membres fatigués Et la tête prise Quelque chose de plus fort Quelque chose à l'affût du terrible Pouvait survenir quelque chose de plus fort
L'empreinte du terrible Tunnels après tunnels Où les yeux n'ont pas le temps De voir le ciel
Jours, heures, minutes, secondes, Mois Secondes, minutes, heures, jours Mois s'écoulent
J'avais oublié le repos Ma raison en réclamait Maintenant fébrile Je me sentais plus souple
Après tant et tant Un rêve se glisse Sans que je sache La durée De ce qui survenait
La communauté où nous vivions La frimousse de Mistounette Si loin de la peur grimaçante Des larmes au secret
Je me délectais Joues Caressant le coussin Quand résonnèrent tes pas
De ton travail Tu me parles Diverses possibilités s'offrent Mais laquelle est la bonne ?
S'éveille Mon souci du souci Que je te donne
Pour que tu saches Que mon âme s'est reposée Avec joie je te raconte Mon rêve éveillé
Déjà une brume Plus opaque qu'une frontière Ferme encore plus nos corps
Si peu enlacés Et ce que je tais De toi mon amour Je ne retiens que ce mot Amour
Envahissant les jardins secrets D'immenses points aveugles Où gémissent ensemble Corps, âme et esprit
Je ne suis pas folle Ma raison, mes émotions Défaillent Je suis folle Mes sens, mon corps Défaillent
Perte d'équilibre Si je regarde le paysage Regard non loin Visages, bosquets dans le jardin
Le sillage de la barque Je prendrais bien Le vol d'un oiseau Là-haut
Aujourd'hui encore Ma plume d'encre trace Ce qui peut se dévoiler De mon indicible
Des mots que je ne prononce Des mots que je tais Sans savoir au juste S'ils approcheraient la vérité
Je me veux au plus juste Des mots trop chargés Eloignent mes pas De mon expérience
© Février 2004, Francine Laugier
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