Par amour des bêtes je dis poitrail au lieu de poitrine. L’étoile, l’étoile à quoi carbure t-elle pour nous brûler l’été ? Chaque siècle, chaque siècle, invente la fin du monde : nous tournoyons, nous cherchons l’ouverture du cercle. À peine trouvé, ceux qui la cherchent la ferment. Boule bleue, boule blanche, boule jaune. Tout est si lointain. Prêtez-nous votre rêve, illuminez notre vie. Si loin, faire un cercle parfait. l’héroïsme par eux donné, ainsi soit-il.
Les cinq continents sur le drapeau de l’internationale, y marcher dessus à grands pas. L’avion, plus lourd que l’oiseau, vole. Mouette plane, plane encore, tu remplis mon ciel.
Les enfants au loin jouent dans la boue, toujours terre, terre. Les enfants heureux jouent innocents, les parents font marcher plus fort la marmite de la machine.
Il n’y a pas de mal dans l’homme, tout tend vers le bien. D’autres cercles sur le cercle. Je crois au bien.
Le bas ne tenait pas. J’allais flottante vers le haut, et j’avais peur de ne pas tenir terre. Mon corps ne se désagrégeait pas, c’était l’âme qui tirait vers le temps. Peur de ne pas revenir. J’avais envie qu’on me prenne dans les bras. Du mal à revenir. Plusieurs paniques en peu de temps. L’esprit est bien autre chose pourtant.
Ma levée du jour, comme des pétales de pensée froissés. Je l’entends la pie moqueuse, qui caquette, avec sa belle robe noire et blanche. La ronde des étoiles a disparue, montrant ces arbres défoliés. Sur le tronc lisse nous pouvons y lire la signature de Cupidon.
L’arbre chenu garde son secret. Un drap, la rosée recueillie. Par le chiffre trois, le nombre des trois cœurs entrelacés, la bataille remportera le bleu. La longue chevelure de la vierge, l’homme priera son Dieu.
Apollon est bien trop sévère, ne peut rentrer dans le culte qui veut. Si par hasard ton pas t’amène sur les escaliers de la Vierge, ne soit pas triste en pensant au passé.
L’attente de toi est un de mes plus beaux souvenirs. Mon corps svelte, d’une clarté si palpable, qui épousait la légèreté de l’air. Nous sommes amour.
Plus tard dans ma vie, le corps flambe froid sous les frissons.
Extérieurs ils se traversent la nuit, l’appui dans mon dos souple et ferme. Toutes ces chatouilles...
Le peu de vide : toutes ces particules de l’énergie. Brillance dans l’ombre de la poussière. Je suis pleine du peu d’énergie. Le sombre des poussières, certaines plus brillantes se poursuivent deux à deux. Elles vont, circulent, explosent, elles vont à la terre : paratonnerre. C’est hors, je les ai regardées ces particules ! Comme l’anneau du soleil, vide en son centre, un anneau flambant d’or. Le soleil vidé en son centre, assez bas, le soleil accueille nos déchets.
« C’est le vide qui fait tourner la roue » dit le Tao-Te-King. Le vide médian. Après les nœuds d’énergie, les particules d’énergie, les particules. Qu’elle alchimie ! Alchimie des mots qui s’entrecroisent, là, sous nos yeux, les particules ont quitté le rayon de lumière. Les particules copulent-elles aussi.
Pour cacher mon insomnie, en grosses touches, je me suis mis de la crème. Mes paupières clignaient au soleil. Le froid me picorait les joues. Puis revint le soir. En remontant, dans l’humidité, nous formions un couple. Je murmurais un air, aux cris des mouettes – là-haut, dans le profond bleu, « la mouette nul ne sait qu’elle guette son amoureux ».
Au petit magasin je me suis acheté des pommes rouges, des Alpes-de-Haute Provence. Aussi pressées que les piétons, les voitures roulaient vite sur l’avenue. La foule, parfois nous frôlant, tintamarre où s’apprivoisent les voix. Le temps d’apercevoir Cloé, elle avait disparue.
Mon amour. Que dire ? Je ne souffrirai jamais par toi, comme toi par moi Ni par quoi que ce soit d’ailleurs. Ce qui nous reste à vivre nous le vivrons avec éthique et déontologie.
Le 5 novembre 2014, Francine Laugier
© Francine Laugier, le 5 novembre 2014.
Dans le profond bleu
de Francine Laugier
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