Penchée sur ma feuille, j’étire le matin.
Comme un geste décisif j’écris, pour poser le temps.
Parfois tu doutes, tu touches la certitude en passant au sourire de miel.
J’ai découvert le seuil du bonheur, il m’a libéré des mauvais songes.
L’ombre dans la lumière, quel bel éclairage d’été.
Tout rendre positif, quel beau présage.
Je n’ai pas cru à ma nuit, et elle est devenue nuit.
La ville dort, j’enfile mes pantoufles et je bois un dernier café.
Trop de sécurité nuit au désir-plaisir.
Il y a toujours jeu de contraintes, ainsi va la vie.
Je suis le bruit, je suis le mal, place à tout, je suis la guerre.
Par un temps suspendu, je découvrais le trésor du sens.
J’ai attendu la réponse du vent, il s’est contenté de bercer le branchage de l’arbre.
Un souvenir que j’ai vécu avec toi, mais toi, tu ne t’en souviens plus. Voici que ce n’est plus que mon souvenir.
Le vent pousse les nuages, comme une gomme, les efface.
Nous nous éveillons quand nous nous y attendons le moins, c’est définitif, nous poursuivons toujours le chemin.
De toi à moi qui est le plus sage ? C’est notre amour qui a réveillé notre force.
Comme une mendiante tu appelles les mots, pour sentir vivre ton esprit, c’est toi encore parmi les autres. Te voici plus loin, d’un pas pressé tu regagnes le temps perdu. D’un effort de gymnaste, tu as appris à être face à l’épreuve, et à en saisir ton souffle libérateur. Tu es plus loin, parmi la foule, tu rêves encore un peu, mais très vite la ville bruyante isole ta parole. Comme il est près et loin de toi ce temps sans téléphone, où tu avais glissé un mot dans sa boîte aux lettres, un mot pour un rendez-vous.
La vie des amis existe encore en moi, les braises ne se sont jamais éteintes. Parfois, dans ma solitude, je rêve qu’ils amènent une brassée de bois morts, pour faire une belle flambée. Les masques tombent, et « ce que l’on ne peut dire doit être tu ». Le mystère ne m’a jamais tenté, même dans une eau trouble je vois le clair et la mousse verte où pullulent les petits organismes. Les papillons ont beau devenir bruns, je vais dans la colline en voir de couleurs chatoyantes. J’attends encore d’être émerveillée et d’émerveiller ceux qui se trouvent sur mon chemin.
Prends ton impatience en patience. Travailles ta pensée, tes poèmes, en nattes serrées. Le vent, les vagues, démêlent les liens de parentés ; ton sang ne faisait qu’un tour, quand tu y croyais autant qu’à la terre ferme. Aujourd’hui, plus régulier, le temps cours vers d’autres mystères.
Quelque chose te fait garder la plume, comme s’il pouvait sortir l’arc-en-ciel de tes doigts.
Mille petites choses, mille petits riens, s’envolent au vent ; mille éclats de passion m’entraînent. Je pèse le temps écoulé, et il y a un poids, là, qui pèse, comme un temps mort, tout en serrant ma gorge. La ville endormie, sans rêve, seulement alourdie.
Les rues recommençaient à avoir des airs de ruelles de village, les maisons perchées sur la roche blanche, avec ses pots de plantes grasses sur les escaliers, à même les trottoirs, et non plus d’un gouffre ou je me précipitais haletante, le regard affolée. Je flânais enfin, comme l’homme que je croisais dans le quartier voisin, qui, avec ses habits de couleurs terre ocre, avait un air d’hidalgo.
Je décryptais l’histoire, et le temps qui passe sur les murs des habitations. Je songeais à ma mort qui m’apparaissait proche et lointaine à la fois. Je flânais donc, comme d’autres lisent un livre.
Corps délaissé, abandonné aux vents, jeté à leurs seules morsures. Je laisse cette ignorance en buvant du vin rosé. Je laisse couler le temps, mes pensées roulent libres et étourdies. Attentive au souvenir du libraire, vapant, me souriant à mon arrivée. Cela me donne bien dix ans de moins sa décontraction. Cette journée douce où avec toi nous nous étions embrassé, sous le cèdre, dans la colline.
Je n’aime pas être dérangée dans ma sortie du jour. Quand je verrai la nuit, je fumerai le tabac de mon homme. Aurore j’aime ton éclat, parce que tu es bénie par la tribu des hommes, ceux qui aiment la terre ferme, la terre bleue.
Terre de science, terre d’asile, terre tout simplement.
Décorer la maison avec des guirlandes de papiers
Pour les anniversaires,
Quel plaisir Japonais !
Le sapin de Noël
Trouvé dans la montagne
Enfance heureuse.
Été 2014, Francine Laugier
© Francine Laugier, été 2014.
Prends ton impatience en patience
de Francine Laugier
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